Basée sur une idée déjà implantée chez nos voisins hollandais, finnois ou danois et visant à regrouper les gens autour de la musique, les services publics de ces pays scandinaves et l’entreprise Yalp Interactive avaient trouvé un concept surprenant : installer des platines DJ appelées FONO fonctionnant en libre-service dans des lieux publics.
Si la musique électronique fédère de plus en plus les gens et cela même à travers des générations et âges de plus en plus larges, le prix du matériel reste une contrainte majeure dans l’accessibilité de la pratique du mix.
Point trop n’en faut, plusieurs municipalités enthousiastes par l’ouverture de l’expression musicale à la portée de tous en donnant vie à des espaces publics parfois bien calmes et moroses ont fait appel à la société néerlandaise qui a commencé depuis 2006 a lancé son projet à l’origine presque fou.
Suite à cet engouement, la ville du Havre a décidé d’imiter ces pays souvent précurseurs et d’installer dès la rentrée une de ces tables de mixage.
Mais ce n’est pas tout. Dans le cadre du projet “Vibrez au Havre”, c’était aussi un “musibus” chargé d’instruments de musique, une quinzaine de pianos disponibles un peu partout dans la ville et un programme complet de sensibilisation à la musique dès le primaire ainsi que de nouveaux festivals de musique.
Edouard Philippe, maire du Havre s’explique :
La musique est une passion havraise. Sans doute la position géographique du Havre, posé sur l’estuaire de la Seine, face et à la rencontre de toutes les influences artistiques du monde y est-elle pour beaucoup. Ainsi le jazz, le rock sont-ils entrés en France par Le Havre, remontant le cours de la Seine pour irriguer via Paris les territoires français. Apprendre, pratiquer, écouter, créer la musique est donc une passion havraise qui touche des milliers de personnes et de familles. Concevoir une politique publique au service de la musique est donc apparu une évidence autant qu’une nécessité afin que chaque désir d’apprendre, de pratiquer, d’écouter et de créer puisse trouver à s’épanouir au Havre.
Si l’installation sécurisée par une colonne en béton et alimenté par l’énergie solaire semble proche de celle d’un club (2 platines et un contrôleur), elle nécessitera cependant l’utilisation d’un smartphone et d’une application dédiée.
Pour rendre tout cela possible et financer ce projet sortant des sentiers battus habituels — dont certains ne sont pas éphémères et devraient subsister après la fin du programme —, le maire compte sur l’attractivité de la ville et l’implication collective.
Un peu comme l’avaient fait le collectif Pardonnez-nous dans le parc de Belleville ou encore La Dynamiterie dans le grand parc de Bagnolet à Paris cet été avec leurs événements en plein air et totalement gratuits mettant le feu et de la vie dans des endroits et quartiers bien éclectiques, ce projet ayant déjà été financé à hauteur de 200 000 euros permettra sans aucun doute à la ville du Havre de véhiculer une image positive et ouverte sur la jeunesse. On espère que d’autres villes de France s’en inspireront. !!
Sources :
My band news