Marley Natural, c’est le nom d’une nouvelle marque de marijuana. Financée avec l’argent de la Silicon Valley, ce nouveau produit entraîne une polémique importante quant à l’utilisation du nom de l’icône du reggae et anti-capitaliste, Bob Marley. Les quatre types de cannabis seront dans un premier temps disponible dans certains dispensaires en Californie, avant de s’étendre aux quatre coins des États-Unis où la marijuana a été décriminalisée. La société a également lancé une ligne de produits de beauté naturels et accessoires pour fumeurs qui seront vendus à l’échelle nationale.
Marley Natural a été créé en 2014 via un financement de Privateer Holdings, société basée à Seattle qui investit dans des entreprises de marijuana. Privateer a obtenu un accord de licence de 30 ans avec la famille Marley. Le but est de développer des produits naturels et des produits à base de chanvre. Provateers veut s’imposer comme un acteur de premier plan dans l’industrie de la culture de la marijuana. L’entreprise a soulevé près de 75 millions de dollars l’an dernier. Marley Natural se positionne comme une “global marijuana brand” (marque internationale de marijuana) qui incarne les vertus rastafari de la star du reggae. Cependant, le démarrage a été confronté à la critique. La marque est accusée de profiter de la culture jamaïcaine tout en ne faisant rien pour l’île elle-même.
“AIDER LES GENS À COMPRENDRE L’HERBE COMME BOB L’A FAIT.”
La ligne de marijuana comprend quatre souches de fleurs de cannabis et d’huile : Marley Green, Red, Gold et Black. Elles ont été cultivées dans le but d’obtenir des effets différents chez les fumeurs. Marley Green est décrit comme une souche hybride qui est « approprié pour une utilisation à tout moment ». Ceux qui cherchent à prendre une claque se tourneront vers la Marley Black (Indica). Cette weed est aujourd’hui dans trois dispensaires partenaires en Californie pour 50 $ les 3,5 grammes. Vous pouvez également acheter de l’huile de cannabis, pour une utilisation dans des vaporisateurs, au prix de 40 $ les 500 mg. Les quatre herbes sont cultivées localement en Californie, sans pesticides et peuvent être fumées à l’aide d’un pipe Natural Marley en noyer noir « cultivé de façon durable ». Selon la compagnie, c’est comme ça que Bob ferait…
« Nous ne sommes pas seulement naturels dans la façon dont nous achetons nos produits et comment ils sont faits, il est important pour nous de démontrer aux gens que l’herbe peut être une partie naturelle de la vie, ce qui était la façon dont Bob voyait les choses», dit Zack Hutson, porte-parole de Marley Natural. “Voilà ce que nous espérons faire vraiment de cette marque, aider les gens à comprendre l’herbe comme Bob l’a fait.”
Avec ce lancement, Marley Natural se joint à un domaine en pleine expansion. Les investisseurs cherchent à capitaliser sur un marché en plein essor, quoi de mieux qu’une marque portant le nom du grand Nesta. Selon une récente estimation de ArcView Market Research, l’industrie légale du cannabis a généré 5,4 milliards de dollars de chiffre d’affaires l’année dernière aux Etats-Unis, et ce chiffre devrait atteindre 21,8 milliards $ en 2020. Willie Nelson, Snoop Dogg et Wiz Khalifa ont tous commencé ou prêté leur nom à diverses entreprises liées à la Weed. Quelques stars sont aussi universellement synonymes de la drogue comme Bob Marley. Il a parlé et chanté les bienfaits de la Marie-Jeanne, de ses pouvoirs spirituels et de ses capacités de guérison. Marley Natural estime que ses produits aideront à répandre ce message y compris chez les détaillants traditionnels vendant leurs soins du corps au chanvre.
« Cela nous permet d’avoir une conversation sur les bienfaits de l’huile de graines de chanvre comme crème hydratante, des choses comme ça», dit Hutson. “Et cela nous donne encore une fois une plate-forme pour partager le message de Bob sur l’herbe avec le monde.”
Marley pestait contre les méfaits du capitalisme et de l’impérialisme, ce qui crée un malaise chez certains quant à l’utilisation du nom de l’icone sur un produit destiné à l’international. Mike Alleyne, professeur dans le département de l’industrie de l’enregistrement au Middle Tennessee State University et auteur d’une encyclopédie sur le reggae, dit qu’il est inévitable qu’une marque de marijuana cherche à profiter largement de l’héritage Marley, notant que cela a déjà été utilisé pour promouvoir le café, la glace crème, et un casque. Forbes a classé le chanteur quatrième sur sa liste des célébrités mortes les plus rentables.
“IL N’Y A PAS DE BONNE BASE CONCEPTUELLE POUR CETTE ENTREPRISE.”
«Anti-capitaliste, compte tenu de Marley, l’identité anti-establishment, l’idée d’avoir une entreprise qui évoque le nom de centenaires pirates, et une tradition très négative de l’agression impérialiste … cela envoie un grand nombre de messages erronés», dit Alleyne , qui a écrit à propos de la marchandisation du nom Marley. “Je ne sais pas si quelqu’un impliqué dans l’ensemble du processus a pensé à ce sujet, mais il n’y a pas de bonne base conceptuelle pour cette entreprise.“
La société a également été critiquée pour l’appropriation de la culture rastafari sans bénéfice direct à la Jamaïque. Marley Natural dit qu’il a passé beaucoup de temps avec les producteurs de ganja jamaïcains et la famille Marley pour reproduire les types de souches de cannabis que le chanteur préféré, et il a lancé un programme philanthropique pour stimuler la croissance durable. Bien que l’entreprise affirme qu’elle espère s‘étendre à la Jamaïque et d’autres marchés internationaux l’année prochaine, l’idée d’une société américaine tournant Marley comme étant le ” Marlboro Man de la marijuana ” déplaît sur l’île et déplaît également à d’anciens membres du groupe.
“L’accord Marley Natural doit être publiquement opposé“, dit Bunny Wailer à The Jamaica Gleaner en 2014, en ajoutant que Marley n’était pas aussi attaché à la légalisation que d’autres membres des Wailers, y compris lui-même et Peter Tosh. “Seule une société jamaïcaine incorporant les acteurs locaux, la communauté rastafari, les agriculteurs de ganja locales, les médecins et les investisseurs devrait être autorisée à commercialiser une marque de ganga jamaïcaine de première main,” a ajouté le musicien.
La Jamaïque a assoupli les restrictions sur la marijuana ces derniers mois, avec le soutien de ceux qui disent qu’une industrie de la marijuana réglementée pourrait stimuler la croissance économique et la recherche médicale. Le pays a dépénalisé de petites quantités de marijuana l’année dernière, et permet maintenant aux rastas d’utiliser le médicament à des fins religieuses. Mais les législateurs n’ont pas encore établi un cadre réglementaire pour la marijuana médicale, laissant l’industrie naissante dans un état de limbes.
Delano Seiveright, directeur de Jamaica’s Cannabis Commercial and Medicinal Research Taskforce et un défenseur de la réforme de la marijuana, disent que Marley Natural pourrait contribuer à une sensibilisation plus large quant à la réforme sur le cannabis, même si beaucoup sont encore sceptiques quant à ses objectifs.
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